Avez-vous déjà remarqué que votre bébé, lorsqu’il est nu-fesses, ne bouge pas tout-à-fait comme à l’habitude?
Les couches sont au centre de beaucoup d’enjeux (environnemental, financier, sanitaire, …). Aussi, on néglige parfois de s’arrêter à leur impacts sur le développement des bébés. Mais il semble bel et bien en avoir un.
Les impacts
Les couches, en raison de leur volume, limitent les mouvements des hanches des bébés. Ainsi, les enfants qui en portent maintiennent en général leurs jambes plus espacées. Cela est vrai en position couchée, mais aussi lors de la marche.
Ce qui a été démontré par l’entremise de deux études :
- les petits marcheurs qui portent une couche perdent l’équilibre et chutent plus souvent (Cole, WG et coll., 2012);
- les couches, conjointement aux vêtements, réduisent la vitesse de déplacements des enfants (Théveniau, N. et coll., 2014).
Cela dit, il s’agit là d’observations à court terme, c’est-à-dire qu’on ignore comment elles peuvent être transposées sur le développement de l’enfant.
En clinique, ce que j’observe :
- les enfants qui portent des couches lavables ne mettent pas aussi souvent leurs pieds dans leur bouche que ceux qui sont en couches jetables (*vous comprendrez plus loin l’importance de ce geste);
- ils ont également tendance à avoir les hanches moins souples (le manque de souplesse peut avoir plusieurs causes, mais le port de couches lavables semble en être une).
Des trucs
Loin de moi l’idée de vous décourager d’utiliser des couches lavables. Je vous propose toutefois quelques conseils pour éviter les conséquences néfastes que pourraient avoir les couches, en général, mais plus encore les couches lavables qui sont plus volumineuses. Et je me permets de vous mentionner à nouveau que ce ne sont que des conséquences potentielles.
1) Tout-nu : La solution la plus facile est sans doute d’intégrer à la routine de votre bébé des moments sans couche. À cet effet, installez une alèse au sol afin de contenir d’éventuels pipis ou selles. Laissez ensuite votre bébé s’amuser comme à l’habitude.
2) Les pieds dans la bouche : Un bébé, lorsqu’il est couché sur le dos, commence à toucher ses pieds vers 4 mois puis à les mettre dans sa bouche vers 5 mois. Le bébé apprivoise ainsi ses pieds dont il ignorait plus ou moins l’existence jusqu’alors. Aussi, ces étapes lui permettent d’étirer progressivement les muscles et autres tissus à l’arrière de ses jambes (l’interrelation entre les structures permet en fait un étirement qui se prolonge jusqu’à la tête).
Si votre bébé tarde à atteindre ces jalons du développement, vous pouvez l’aider. Chatouillez ses pieds ou frottez-les ensemble afin qu’il s’y intéresse.
3) Des hanches souples : De temps à autre, lorsque vous jouez avec votre bébé ou lorsque vous le crémez, ramenez doucement ses jambes l’une contre l’autre.
Envie d’en savoir plus?
- Un article intéressant sur l’évolution des couches à travers les époques : Krefchik, B., History of diapers and diapering
- Cole, WG et coll., Go naked : diapers affect infant walking (2012)
- Théveniau, N. et coll., The effects of clothes on independent walking in toddlers (2014)
3 réflexions au sujet de « Impact des couches sur le développement moteur »
je ne crois pas a sa mon bebe a toujours été en lavable et a 4 mois il marchais a 4 pattes et a 4 mois 1/2 il se levais debout sur des objets … a jamais eux les hanches lousse au contraire il a toujours été hypertonique depuis sa naissance
En effet, plusieurs facteurs influencent le développement d’un bébé. La question de l’habillage est une piste parmi d’autres.
De mon côté je confirme que mon bébé porte ses pieds à la bouche UNIQUEMENT et instantanément lorsque je lui enlève sa couche (lavable, en effet). Cela ne lui a pas occasionné de retard puisqu’elle les porte à la bouche depuis ses 3 mois mais à 5 mois déjà elle a appris à ramper sur le dos juste pour fuir la couche… donc on passe de long moments sans, quitte à laver le tapis de jeu tous les jours. Pas de regret toutefois pour le jetable, j’y suis trop opposée, mais j’aurais aimé connaître cet inconvénient avant, pour m’y préparer. Merci de communiquer sur ce sujet!